Eglise Saint Michel
Lucciana Village
Bâtie en 1617, l’Eglise St Michel abrite un décor intérieur très élaboré qui la place au rang des plus beaux édifices Baroques. L’église baroque Saint Michel a remplacé comme paroisse, sous le même vocable, l’ancienne chapelle Romane érigée à l’extérieur du village qui fut bâtie en deux étapes aux IXe et XIe siècles.
De construction homogène, la façade principale de l’Eglise, présente une élévation sur deux niveaux ornés de pilastres avec bandeaux et corniches saillantes, dont le fronton arrondi comprend une petite niche.
L’ensemble du décor de stuc de l’église a été réalisé au XVIIIe siècle. Deux travées de la nef, voûtée en berceau, encadrent une travée plus large constituant un faux transept couvert par une coupole. De part et d’autre, trois chapelles latérales abritent des autels-retables aux décors de stucs, avec enroulements, pilastres, volutes et angelots.
Les deux chapelles du transept présentent de superbes retables, supportés par des colonnes de facture typiquement baroque. Le plafond offre une voûte en berceau dont le décor peint, présente des motifs en trompe-l’œil d’une grande finesse de dessin et d’une grande qualité d’exécution. Les voûtes de la nef et du chœur sont entièrement peintes et ont conservé presque l’intégralité de leur décor du début du XIXe siècle. Le chœur, séparé de la nef par un emmarchement et une balustrade de marbre, est décoré d’un maître-autel maçonné à gradins au centre duquel se trouve un tabernacle de marbre sculpté. Dans le mur du chœur est aménagée une niche abritant la statue en bois polychrome de Saint Michel Archange. L’Eglise présente au titre de ses richesses un remarquable tableau de Sainte de Dévote peint par un artiste Italien du XVIIIe siècle.
L’église Saint Michel fait partie de l’une des quatre églises réalisées dans le contexte particulier du « Barochetto » Corse. Elle est inscrite à l’inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1994.
Eglise de la Canonica
Cathédrale Médiévale
Impressionnante dans sa solitude, émouvante par sa simplicité, la cathédrale SANTA-MARIA-ASSUNTA, tel un défi au temps, dresse au dessus des vestiges romains son imposante structure. Elle fut érigée au début du XIIe siècle en remplacement de la basilique paléochrétienne ruinée par les invasions successives. Pise, alors puissance dominante en Corse se lançait ce faisant, en une sorte d’entreprise de prestige non sans relations avec la victoire au XIe siècle des croisés sur les sarrasins. Le parti architectural retenu par les bâtisseurs de talent, réside en une recherche dans l’équilibre des lignes voulues épurées, afin d’obtenir une harmonie d’ensemble, mariant dans la sobriété, le volume des masses et leur appareillage soigné de pierre de Cipolin veiné aux couleurs vives.
Celles-ci, extraites des carrières de Calcschiste de Brando dans le Cap Corse, acheminées par la mer et taillées en dalles furent régulièrement montées en placages extérieurs de parement insérant une maçonnerie lourde de galets et chaux. Ce procédé dérogeait aux règles constructives jusque là retenues et qui privilégiaient des montages de briques rouges ou des maçonneries enduites à la chaux. Au sud de l’édifice, encore visibles par endroits et chevauchant les constructions antérieures, les arases des murs de galets attestent de la présence du palais épiscopal attenant. Ici résideront en effet jusqu’au XIIIe siècle, conférant ainsi à la cathédrale son nom de CANONICA, les évêques du diocèse nommés par Pise en Corse.
Par l’importance de ses dimensions (35mx13m) Canonica reste le principal édifice médiéval de culte encore en place dans l’île. Son plan d’orientation Est ouest, présente trois nefs charpentées, dont les murs intermédiaires reposent sur sept files de piliers portant des arcs plein centre aux tracés légèrement surbaissés. La travée orientale sous une couverture de voûtes en arêtes intègre deux pseudos chapelles latérales encadrant une abside semi circulaire surmontée d’un fronton. La diffusion intérieure de la lumière diurne est assurée par des ouvertures châssis rectangulaires, de répartition voulue irrégulière et ménagées en forme de meurtrières à linteaux monolithiques et parements latéraux ébrasés. L’accès à la cathédrale se fait par la porte ouverte en façade ouest. Son linteau monolithe sur pilastres étroits porte un arc plein cintre, comme lui décoré d’entrelacs. L’ensemble est surmonté d’une archivolte aux claveaux sculptés en haut relief d’une frise d’animaux fantastiques ou réels, dont un agneau porteur d’une croix, symbole du rachat des péchés du monde. Curiosité de la façade Sud est, réalisé entre deux ouvertures hautes d’un décor en «intarsiata» de pierres gravées, pourrait constituer « le chef d’œuvre » réalisé par un compagnon tailleur de pierres, lors de son parcours initiatique de formation. On remarque enfin l’élégance discrète et harmonieusement proportionnée de la façade orientale, portant l’abside dont l’architecture n’est pas sans rappeler les compositions visibles sur des églises romanes de Toscane ou de Sardaigne, illustrant une première génération de l’art Roman Pisan.
Le couvent Saint françois
San Parteo
Canonica
Bâtie à 300 m à l’ouest de la Canonica et bien que totalement déparée par l’anarchie des réfections récentes, la modeste église de SAN PARTEO fut en deux périodes, aux XIe et XIIe siècle, édifiée selon les mêmes principes architecturaux que la cathédrale médiévale.
Les disproportions des rajouts maçonnés au ciment avec la toiture de tuiles rouges altèrent l’équilibre d’ensemble et faussent totalement le parti voulu par les bâtisseurs dans la recherche de l’agréable proportionnalité dans les rapports de volumes.
Comme à Canonica, l’élégance dans la facture de l’abside, le dispute à l’harmonie de l’appareillage des murs conférant à l’église un caractère d’exemplarité en matière d’architecture romane en Corse.
Si l’accès intérieur à la nef unique est rendu délicat par les campagnes de fouilles, le visiteur observera le décor sculpté des linteaux avec une attention particulière pour celui de la porte latérale sud.
Il présente en effet, par surcreusement du cadre monolithique triangulaire, une colonne à chapiteau, que d’anciens apparentent à l’arbre de vie, encadrée par deux lions à la queue en boucle et aux lourdes mâchoires à l’expression féroce.
L’édifice roman de 20m X 8m50, recouvre en partie une chapelle primitive à trois nefs d’orientation nord est sud est, et une nécropole païenne et paléochrétienne.
Cette chapelle probablement datée du Ve siècle a été bâtie en l’honneur des reliques de San Partéo, reposant dans la cathédrale de NOLI en Ligurie.
Les recherches ont mis à jour diverses sépultures constituées par des tombes sous tuiles ou sous amphores.
Hors des murs de Mariana et non loin de San Partéo, aux lieux dits PONTI, PALAZETTO, MURUTONDU ont été mises à jour lors de diverses campagnes de fouilles, plusieurs nécropoles.
Sur la région, ont été dénombrés plus de 150 sites archéologiques et, les grands travaux en cours pour la réalisation d’infrastructures routières, montrent aussi d’importants vestiges de l’ère romaine.
On le voit, l’Histoire est omniprésente sur le territoire de Lucciana.