Après la crue, la détresse et le désespoir de ceux qui ont vu leurs biens détruits sinon dégradés, doit venir le temps de la recherche des solutions.
Si le problème des eaux de ruissellement en provenance des collines de Casamozza est définitivement résolu, celui des crues du Golu reste pendant.
Deux pistes sont désormais relancées à la faveur des prises de conscience de nos amis Casincais et notamment la Commune de Vescovato.

Tout d’abord, il nous faut reprendre la démarche entamée il y a dix ans par le SIVU de Marana-Casinca, qui a fait apparaître au travers de l’étude menée sur le lit du Golu, un ralentissement très important du flux d’écoulement immédiatement en aval de Brancale.
Ceci, du fait des embacles et autres encombrants qui se sont accumulés sur le site d’exploitation des anciennes carrières d’agrégats.
On passe d »un flux de 200 m3/s à 100 m3/s d’où un gonflement du Golu qui relève le niveau de hauteur des eaux.

La prééminence des compétences eaux pluviales donnée aux Communautés de Communes par rapport aux SIVU a précipité la dissolution du syndicat Marana Casinca.
Il nous faut dans un premier temps relancer une synergie entre les Communautés de Commune de Marana-Golu et celle de la Casinca en y invitant les services de l’Etat et de la CTC.
En se réappropriant l’étude déjà réalisée, on pourrait très rapidement au travers d’une enquête publique, se substituer aux propriétaires riverains, possédant la berge et le fond du cours d’eau jusqu’à la moitié du lit.
En effet si la loi les oblige à entretenir, ils n’ont pas les moyens d’entamer des travaux aussi importants pour le curage du lit du Golu.
Pour éviter tout malentendu, aucun « Kilo de gravier » ne devra sortir du site et les matériaux propres seront réutilisés sur place pour stabiliser les berges.
Il faut se rendre à l’évidence, ces travaux s’ils apporteront une nette amélioration de la situation en cas de crues normales au niveau de la hauteur d’eau ne garantiront rien en cas de crues centennales.

Le Préfet de la Haute-Corse a bien pris conscience de la problématique de Brancale, Ponte-Leccia et San Pellegrino.
Il a demandé à des experts mandaté par le Ministère de l’Environnement un rapport susceptible de permettre à ces communes de bénéficier du Fonds Barnier, qui est intervenu entre autres, lors des inondations à la Faute-sur-Mer en Charente Maritime, suite à la tempête XYNTHIA.
L’objectif est d’acquérir à l’amiable et de démolir les habitations qui sont exposées à un risque naturel majeur, avec interdiction de reconstruction.
Les experts mandatés doivent rendre leurs rapports très rapidement et le dossier pourra être instruit par la DDTM et transmis au Ministère de l’Ecologie.

Enfin, nous allons aussi nous atteler à obtenir la mise en place, à l’image des autres rivières du Midi-Méditerranéen français, d’un système d’alerte permettant aux populations riveraines du Golu et du Fium’Altu, d’anticiper les mises à l’abri des personnes.

Joseph Galletti
Maire de Lucciana